Nouvelles d'Onézif du 15 mars 2003

LA TRAVERSEE Canaries - Antilles (troisième partie et fin)

 

(Rappel : après avoir cassé sa bôme le 29/12/2002 à 17 heures 45, Onézif est privé de son enrouleur de génois depuis hier 7/01/2003 à 8 heures 10) 

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Onezif - bôme réparée Onezif - ferrure d'étrave du Melody cassée Onezif - génois déchiré
Ouf ! la bôme est réparée Ferrure d'étrave cassée Génois déchiré

Mercredi 8 janvier 2003
Journée calme. Nous avons besoin de récupérer de l'incident de la veille.

Dans la matinée nous larguons le 2e ris de la grand-voile et avec le fonc n° 2 en plus Onézif "caracole" à près de 4 noeuds.

Ce matin au point de 9 heures nous avons achevé notre 21e jour de navigation depuis les Canaries. La distance parcourue est de 2332 miles soit 111 miles par jour, 4,6 noeuds de moyenne. Pour la troisième semaine, malgré la perte de vitesse due à la cassure de l'enrouleur, nous avons parcouru 886 miles (GPS) moyenne 126 par jour, 5,3 par heure. Ce n'est pas formidable mais nous avons eu une première semaine peu ventée et nos incidents techniques nous ont retardé et ralenti aussi.

Jeudi 9 janvier
Journée pain. Une fois encore il est réussi et nous nous régalons au petit-déjeuner.

Onezif - Réveillon du nouvel an 2003 - vue du carré du Melody
Le réveillon du Nouvel an, 31/12/2002 à 19h30

Depuis plusieurs jours le loch indique une vitesse de plus en plus faible et des distances bien courtes. Après nettoyage il refuse même de fonctionner. Il faut remuer le fil de sonde pour qu'il daigne afficher quelque chose. La sonde doit être en panne. Ce loch Navman 100 acheté en août 2002 est de piètre qualité. Heureusement que la garantie pourra jouer. En attendant c'est bien embêtant en plein océan.

Nous allons maintenant utiliser les indications de vitesse et de distance du GPS. Du coup nous vérifions que celui que nous avons en secours marche encore (nous l'avions testé avant de quitter Les Embiez en octobre dernier). Il fonctionne, ouf !

Vendredi 10 janvier
Mon frère aperçoit vers une heure du matin un cargo. C'est le premier navire qui croise la route d'Onézif depuis le 25 décembre.

Peu avant la nuit nous profitons du spectacle d'un immense arc-en-ciel. Magnifique ! Il devait annoncer le grain qui nous asperge de quelques gouttes d'eau douce vers 19 heures

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Onezif - Coucher de solei vers les Antilles

Coucher de soleil vers les Antilles

Au repas du soir nous terminons nos deux dernières pommes. Nous n'avons plus de fruits frais.

Samedi 11 janvier
Onézif rencontre plusieurs grains. A chaque fois il faut veiller très attentivement aux changements soudains de la direction du vent pour ajuster le pilote automatique. Certaines fois le vent devient faible, d'autres fois il se renforce un peu. A 6 heures j'ai le plaisir d'admirer le vol d'un bel oiseau. C'est peut-être une frégate. La terre doit se rapprocher.

11h55, Zzz...zzz..., c'est encore le moulinet. J'enfile mes gants et remonte en peu de temps une très belle daurade coryphène. Elle mesure 86 cm et pèse 3,500 kg. Elle a droit à une photo car c'est la plus grosse capture à ce jour. Ensuite je prélève les filets pour le repas du soir. Mais où sont les thons, barracudas et autres carnassiers ?

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Onezif - dorade coryphène de 3,5 kg

Encore une dorade coryphène

Le soir nous nous régalons de notre daurade façon "Traversée des Alizés d'Onézif".
Recette de duisine : Ingrédients : filets de daurade, 1 gros oignon jaune, purée de tomates en boite, champignons de Paris en boite, nata para cocinar (crème), huile d'olive, sel, poivre, basilic.
Préparation : faire dorer dans une casserole l'oignon, coupé finement, dans un peu d'huile d'olive. Lorsqu'il est bien cuit ajouter la boite de purée de tomates et les filets de daurade coupés en gros morceaux. Saler et poivrer, ajouter le basilic. Faire pocher 15 minutes à feu très doux. Ensuite verser les champignons et laisser encore sur le feu 2 à 3 minutes. Terminer hors du feu en veloutant la sauce avec la crème en boite. Servir immédiatement.
Vin conseillé : Bourgogne blanc.

Dimanche 12 janvier
Le pain préparé en fin de nuit est encore très bon. Peut-être manque-t-il un peu de couleur.

La journée se passe tranquillement. Nous sommes satisfaits de nos 95 à 110 miles parcourus chaque jour depuis notre dernier ennui de voilure.

17h42. En allant vers l'avant, pour ranger une écoute mal attachée, je tombe ébahi par la vue d'une montagne à l'horizon. TERRE ! Nous sommes heureux et émus comme deux gosses qui obtiennent enfin leur premier vélo (les aînés me comprendront). Nous restons de longs moments à observer le relief gris qui tranche sur un ciel de soleil couchant. Un rapide relevé au compas nous permet de confirmer que nous apercevons la Montagne Pelée. Quelle joie forte ! Nous admirons encore et encore. L'apéritif de ce soir est particulièrement apprécié.

Après nous décidons de la façon dont nous aborderons la côte Sud de la Martinique au cours de la nuit. Nous méfiant des renforcements de vent qui pourraient survenir nous prendrons le deuxième ris dans la grand-voile avant de passer l'Ilet Cabrit.

A 1h30 nous empannons la grand-voile et progressons tribord amure en direction de la pointe Salomon. Onézif passe sous voiles à proximité du Rocher du Diamant à 4 heures du matin. Ce roc sombre est magnifique et impressionnant dans la clarté de la lune. Ensuite nous progressons tranquillement dans la baie de Fort-de-France.

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Onezif - Rocher du Diamant le soir, Martinique

Rocher du Diamant le soir, Martinique

A 7h45 Onézif se balance, sagement mouillé dans la baie des Flamands. La vielle ville de Fort-de-France est à une encablure. Les quartiers populaires s'étagent sur les flancs des collines. Le ciel est chargé de nuages. Les couleurs et la lumière sont magnifiques.

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Onezif - Baie des Flamands, Fort-de-France ( Martinique)

Onezif - Carte de sa traversée Canaries - Antilles, route des Alizés

Baie des Flamands, Martinique

Onézif dans la cour des grands

Sans tarder nous courons les shipchandlers et autres professionnels de la réparation.

A midi nous arrosons notre succès avec le champagne offert par Oasis. Merci Brigitte et Jean-Claude, nous apprécions votre breuvage pour fêter notre traversée réussie.

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