Nouvelles d'Onézif du 15 décembre 2002 DU MAROC (El Jadida à Agadir)
Mercredi 13 novembre (cliquer sur les photos pour les agrandir)
12h30 - Nous approchons d’El Jadida, le vent est puissant nous roulons le génois et prenons le deuxième ris sur la grand voile. Le moteur tourne. Nous apercevons la ville dans un halo de brouillard. Le fond remonte progressivement et la houle, déjà impressionnante, enfle sensiblement. A droite les lames déferlent sur les hauts fonds d’El Jadida. Nous obliquons vers la gauche. En face des déferlantes nous inquiètent. La visibilité est mauvaise, nous ne voyons pas l’entrée du port. La houle s’amplifie avec la remontée des fonds qui se poursuit inexorablement (elle fait 5, peut-être 6 mètres). Nous décidons de faire demi-tour et de chercher un port plus accessible avec cette mer forte. Ce sera Jorf Lasfar. (cliquer sur la photo pour l'agrandir)
19h15 – Il fait nuit. Onézif, sous voile, entre sans difficulté dans le port industriel de Jorf Lasfar (charbon, phosphates, soufre liquide et solide, acide chlorhydrique, etc.). Les voiles sont sommairement rabantées à l'abri des digues. Après les formalités au pied d’un quai devant la capitainerie nous gagnons un mouillage près du bassin des pêcheurs, il est 22h10.
Dimanche 17 novembre Lundi 18 novembre (C’est la fête de l’Indépendance du Maroc) En fin de matinée pendant que notre équipière prend soin de l’intérieur d’Onézif nous partons à la recherche de bidons de 20 litres pour stocker de l’eau.
"Il est bidon ce bidon !" A notre première boutique, près de la Médina, un individu nous ‘prend en main’. Il essaie de nous faire acheter des bidons pour le carburant, devant notre refus il appelle un quidam et affirme que cet homme va nous conduire dans un entrepôt où nous trouverons ce que nous cherchons. Le guide est sympathique et parle parfaitement le français. Mardi 19 novembre
L’après midi il pleut à verse, nous en profitons pour faire une sieste réparatrice. Aujourd’hui nous sommes sept bateaux à couple en comptant la vedette de sauvetage gardiennée par Mohammed qui occupe la place contre le quai. Espérons que personne n’aura besoin d’assistance cette nuit. Mercredi 20 novembre
Jeudi 21 novembre (cliquer sur la photo pour l'agrandir)
Vendredi 22 novembre La houle fait 4 mètres et Onézif, au moteur, l’escalade bravement, direction le Cap Hadid situé à 40 miles. Samedi 23 novembre En vue de la passe d’entrée qui mène au port, il faut prendre un alignement sur le phare de Sidi Mogdoul afin de passer entres les brisants et déferlantes de la jetée Ouest et ceux de l’île Mogador. A bord du bateau tout le monde est attentif et tendu. Peu avant de franchir la passe le phare s’éteint, heureusement que nous avons bien repéré la petite tour blanche du phare. La houle nous pousse par derrière. A part l’émotion l’entrée est parfaitement réussie. Nous amarrons Onézif à un petit ponton flottant juste dans l’entrée du bassin, sous les fenêtres du restaurant ‘Sam’. Nous en profitons pour réserver une table pour le soir, mais la sévère turista de l’un de nous vient changer ce projet. La vieille ville d’Essaouira enceinte dans ses murs du 18e siècle est magnifique. Peut-être un peu trop propre pour satisfaire au standard du tourisme européen. Mais il ne faut pas bouder son plaisir. (cliquer sur les photos pour les agrandir)
Dimanche 24 novembre Il est environ 23 heures, Onézif est face au vent que nous mesurons entre 35 et 45 nœuds. Des vagues agitent fortement l’entrée du port mais tout semble sous contrôle. Par mesure de précaution nous ajoutons quelques haussières. Ensuite nous veillons un long moment dans le cockpit, bien à l’abri de la capote, heureux d’être au port. La nuit, personne ne dort véritablement à bord . Lundi 25 novembre La journée est belle et ensoleillée. (cliquer sur la photo pour l’agrandir)
Mardi 26 novembre Mercredi 26, jeudi 27, vendredi 29, samedi 30 novembre (cliquer sur la photo pour l’agrandir)
Nous visitons la ville de long en large et nous nous offrons quelques bons restaurants locaux. Un soir nous dînons aux ’Arcades’ dans le quartier de Talborjt. Pour nous faire patienter on nous offre quelques coupes avec des olives, du beurre, des sauces épicées où nous trempons de petits morceaux de pain. Un jus d’orange accompagne l’eau minérale pour le repas qui se compose d’une soupe Harira (spécialité marocaine), puis tajines (poulet pour l’un, bœuf et pruneaux pour l’autre, agneau pour le dernier). Comme dessert nous choisissons une orange sucrée. On sert gratuitement le thé à la menthe. Le prix 148 DH au total (15 Euros pour trois personnes).
Tajine Un autre jour nous choisissons d’aller au restaurant ‘Mille et une nuits, dans le même quartier, car on nous en a vanté le couscous. Cette fois le repas complet nous coûte 130 DH. Faire les courses au souk est un grand moment de notre séjour à Agadir. Partout une profusion de produits tente le chaland. Là ce sont des montagnes de légumes, ici des fruits, à côté une pyramide gigantesque d’oignons rouges, des dattes toutes brillantes et succulentes. Un peu plus loin c’est le domaine des meubles en bois de toutes natures et souvent très ouvragés, des pousse-pousse les transportent dans toutes les directions. Viennent les marchands de tissus, les poteries, puis les théières et coupes en métal argenté, les objets plastiques, la ferraille, les marchands de remèdes et autres talismans. Près d’une porte des femmes vendent des galettes très molles que l’on mange arrosées de beurre fondu et trempées dans du thé ou du café. Nous en achetons trois pour essayer, elles ont peu de goût. Dimanche 1er décembre Jusqu’au coucher du soleil le vent est faible et nous progressons avec la ‘brise Yanmar’. Ensuite le vent se manifeste de plus en plus fort. Nous prenons un ris dans la grand voile, puis nous arisons une deuxième fois et enfin une troisième. Le foc n°2 remplace le génois. Onézif fonce souvent à plus de 7 nœuds, nous ferons comme record 11,7 nœuds mesurés au loch. La barre demande des efforts constants d’autant plus que la houle qui nous prend par l’arrière tribord provoque des embardées. La grand voile est affalée et Onézif avance encore à plus de 6 nœuds avec son petit foc de 21 mètres carrés (à comparer aux 75 pour la voilure au près). Une nuit pénible s’annonce. Notre équipière qui a barré un long moment se sent fatiguée et la nausée la prend ensuite. Nous fermons le capot et la porte du rouf et décidons de nous relayer fréquemment. Le repas est sommaire : pain et Vache qui rit (la charcuterie nous manque pour la première fois), pommes, dattes, biscuits, eau.
Lundi 2 décembre
Au lever du jour la houle dépasse très souvent 4 mètres. Par moment des vagues croisées déferlent dans le cockpit. Un torrent d’eau bouillonnante recouvre l’équipier de quart qui plie l’échine. Elle s’engouffre dans le petit équipet sous le vent, s’écrase sur la porte du rouf puis continue son chemin de l’autre côté d’Onézif. Le cockpit se vide. Le marin relève la tête heureux de la protection efficace de son ciré, de ses bottes et de la sécurité apportée par son gilet gonflable avec harnais incorporé. Au matin le vent baisse un peu, il atteint cependant 30 nœuds. Onézif avance toujours à plus de 6 nœuds. Mardi 3 décembre Bilan de cette navigation : une équipière durement malade, vitesse moyenne 5,9 nœuds mais 6,6 nœuds au GPS pendant plus de 24 heures, perte des deux bouées fer à cheval et du feu de retournement et deux 2 dossiers de filières, 1 mousqueton cassé sur le foc n° 2. En milieu de matinée nous allons au ponton plaisance du Puerto de Naos (7,28 Euros/jour, eau qu’il faut économiser, électricité). (cliquer sur les photos pour les agrandir)
Ø Nouvelles suivantes |
|||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||