Nouvelles d'Onézif du 20 avril 2003 DE LA GUADELOUPE AUX ILES VIERGES BRITANIQUES
A Pointe-à-Pitre Onézif a changé d'équipier. Pour fêter dignement le nouvel arrivant Onézif a décidé de caréner le lendemain de son atterrissage à Pointe-à-Pitre. Il ne faut jamais perdre de temps pour une bonne remise en forme, n'est-ce pas ? Pendant son séjour rapide sur la zone technique le bateau a changé de couleur d'anti-fouling. Il est passé du rouge au vert clair. Ce n'est pas que son capitaine ait changé de goût, mais il ne restait plus que cette couleur chez le shipchandler. Onézif est ravi car cette teinte lui va bien.
Jeudi 10 avril 2003 Réveil à 6 heures et départ avant 7 heures. La météo prise sur RFI nous promet du vent d'Est à Sud-Est de force 5 à 6 Beaufort, mer agitée à forte, grains avec rafales. Par prudence nous prenons immédiatement deux ris et déployons le génois en conséquence. 14h40, après les formalités d'entrée effectuées dans un des bâtiments de Nelson's Dockyard nous ancrons dans le Sud de Free Man Bay, juste à l'entrée d'English Harbour. Il fait très chaud, vite un bain devant la magnifique plage de sable blanc, eau à 26°. En fin d'après-midi nous visitons les installations longtemps utilisées par la Royal Navy et un temps repaire de Nelson. Tout le site est une sorte de grand musée soigneusement restauré. C'est magnifique, intéressant, mais que c'est morne, est-ce à cause de l'heure tardive ? Nous poursuivons notre promenade vers Falmouth Harbour, la très grande baie voisine. C'est tout aussi morne. (cliquer sur les photos pour les agrandir)
Au bord de l'eau une magnifique aigrette gris anthracite guette ses proies et par moment pique son bec dans la vase. Elle semble trouver avec bonheur sa pitance.
Vendredi 11 avril Après un bain agréable nous débarquons attirés par la magnifique plage bordée de cocotiers et aménagée pour les vacanciers. En réalité c'est surtout la grande véranda d'un bar restaurant qui nous attire. En y arrivant nous notons la présence de plusieurs femmes policiers devisant à l'entrée. Nous choisissons une table bien exposée au doux courant d'air de l'Alizé du soir. Peu après une des femmes en uniforme s'approche de notre table. Mon frère prédit qu'elle va nous demander nos papiers et il n'a pas sur lui son passeport. « What can I do for you ?» dit-elle. Il s'agit de la serveuse. Elle porte un uniforme ressemblant à celui d'une gardienne de prison : jupe droite noir, large ceinturon marron à grosse boucle, chemisier bleu clair, épaulettes bleue marine, chaussures noires. Nous sommes sidérés. Nous demandons un planteur et devant l'air d'incompréhension de notre serveuse nous changeons pour une bière. Samedi 12 avril Pour plus de prudence la manoeuvre d'approche se fait au moteur, lentement. Enfin nous jetons l'ancre, satisfaits de nous. Pour forcer Onézif à culer et ainsi enfoncer l'ancre dans le sol, la marche arrière est enclenchée mais le moteur cale immédiatement. Nouvelle tentative, même résultat. Mon frère descend alors sur la plate-forme de bain pour regarder ce qui pourrait gêner l'hélice et constate que nous avons oublié de remonter le câble et l'hélice de l'hydro générateur. Un gros paquet de câble est entortillé autour de l'arbre et du coupe orin. Vite nous sautons à l'eau avec nos masques et tubas. Chance inouïe le sac de noeuds se défait très facilement. Ouf ! Il faudra cependant couper la partie abimée du câble. Le site est enchanteur : longue plage de sable blanc et fin comme du talc, cocotiers majestueux, eau turquoise. Au loin un hôtel de luxe étale discrètement ses bungalows. Son aéroport privé reçoit quelque petit aéroplane bien discret. Après le farniente d'usage nous débarquons pour savoir si demain dimanche nous pourrons effectuer nos formalités de sortie. Près de l'aéroport un taxi propose de nous conduire à Codrington et de nous ramener. La petite ville est distante de 9 miles après un parcours sur une route défoncée. Nous retrouvons la célèbre tôle ondulée des routes africaines de notre enfance. Tout au long de la route des ânes gris où bruns, des chevaux broutent quelques maigres buissons où touffes d'herbe sèche. L'odeur de crottin est bien présente. Des chèvres sont aussi partout. Il semble que nous puissions effectuer demain nos démarches officielles. Après une halte dans une petite boutique pour acheter les deux seuls tee-shirts qui sont à notre taille nous rentrons. Rendez-vous est pris avec le taxi pour le lendemain 9h. Dimanche 13 avril Rapidement Onézif repart car nous désirons ancrer près d'une bande de récifs coralliens sur la côte W de Barbuda. Le site s'appelle Tucson Rock. Le trajet vite effectué, nous ancrons à 100 mètres du récif, côté plage. La première plongée que j'effectue rapidement avant le déjeuner est un ravissement. Peu après le repas nous revenons cette fois à deux. C'est incroyable. Nous nageons au milieu d'un banc de plusieurs centaines de poissons chirurgiens de couleur bleue, des poissons perroquet peu farouches croquent quelques coraux, les gorgones ondulent, un poisson ange bien noir nous émerveille, des poissons papillons, deux ou trois murènes, etc. (cliquer sur certaines photos pour les agrandir)
20 heures nous partons pour l'île Saint Barthélemy distante de 60 miles environ. Le vent nous pousse par l'arrière. Bien vite nous quittons l'abri offert part la côte de Barbuda et nous retrouvons une petite houle de 1,5 mètres. Il faut ressortir la toile anti-roulis pour espérer dormir. Lundi 14 avril L'arrivée à Gustavia (capitale de Saint Barthélemy) se fait en passant au milieu de nombreux îlots. Il faut aussi éviter les paquebots au mouillage et leurs navettes qui déversent des flots de touristes près de la capitainerie du port. 9h15, Onézif est amarré arrière à quai dans le port. Il est retenu sur l'avant par son ancre. Le voisin (voilier Melody Archaos - VA) nous prévient qu'il faut prévoir une bonne marge entre la plate-forme du voilier et le quai à cause d'une méchante houle intermittente, par sécurité nous laissons 2 mètres. Il faut prendre l'annexe pour débarquer ce qui n'est pas le plus facile. Gustavia est une belle et riche petite ville tropicale nichée au pied des collines escarpées. La baie est magnifique et ses abords sont magnifiques. Les toits rouges des maisons s'étagent autour du port. Les magasins de luxe sont nombreux et fréquentés par une clientèle à majorité américaine. (cliquer sur les photos pour les agrandir)
Le soir nous dînons au « Select » un des endroits qu'il faut voir à l'heure du coup de feu. Les petites tables de bois sont les arbres d'une cour à un coin de rue, elles sont prises d'assaut. Une seule est libre car elle a servi de débarras à des dîneurs indélicats. Nous la débarrassons et la nettoyons. L'un de nous deux fait la queue pour passer commande de la partie solide du repas, la préparation s'effectuant dans une sorte de préfabriqué local. L'autre patiente dans la file d'attente située devant une fenêtre servant de guichet pour les boissons. Dans le bar qui est installé dans une belle maison, un serveur hyper actif prépare des breuvages bien compliqués pour les clients de la terrasse et pour ceux du bar. Lorsque le numéro "42" est appelé nous allons chercher notre entrecôte garnie. Elle est bonne très tendre, heureusement car nous avons des couverts en plastique. De retour au bateau nous invitons notre voisin pour qu'il nous raconte ses histoires de Melody autour d'un petit alcool. Mardi 15 avril Après une courte navigation nous nous retrouvons dans l'Anse du Colombier. J'ai la chance de nager un long moment avec une petite tortue, peut-être une tortue caouanne. Comme l'eau est claire et que l'oiseau se laisse bien approcher c'est un bonheur. Afin de ne pas la stresser j'écourte notre ballade commune. En revenant vers Onézif se trouve un petit écueil. Il sert de perchoir à une mouette, rieuse je crois. En s'approchant lentement, avec juste le masque à fleur d'eau, j'arrive à l'approcher à moins de 2 mètres.
La plage du Colombier est belle aussi son mouillage est très fréquenté par les plaisanciers. Nous y débarquons avant la nuit pour marcher et admirer Onézif de loin. Lhorizon étant très clair nous avons le plaisir de voir « le rayon vert ». Mercredi 16 avril 13h, Nous arrivons devant Marigot, sous-préfecture dépendant de la Guadeloupe, où nous trouvons un mouillage bondé. Le capitaine dOnézif sy prend à deux fois avant de lui trouver une petite place, et encore ce n'est pas parfait. Pour une nuit cela fera l'affaire. (cliquer sur les photos pour les agrandir)
Le soir nous avons repas de fête au restaurant car nous arrosons les 62 ans de mon frère. Nous choisissons le « Bar de la mer ». A midi nous avions déjà trinqué au champagne à bord. Jeudi 17 avril Arrivés tardivement à Grand Case nous faisons du snorkelling autour du Rocher Créole. Malgré le soleil déjà bas sur l'horizon la visibilité est excellente.
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C'est fantastique. Nous admirons des nuages de sergents majors et de chirurgiens, plusieurs anges royaux jaunes et bleus, un barracuda, un ange gris, des demoiselles queues jaunes, des perroquets de toutes les couleurs, des papillons quat zié, des sergents de nuit dans les bulles d'air entre les rochers, etc. Formidable ! Le soir une grosse pluie Vendredi 18 avril 16h50, l'ancre dérape et nous partons cap au 286 vrai. La force du vent diminue au fur et à mesure que nous quittons notre mouillage sous génois. Nous hissons la grand-voile pour maintenir péniblement 4,2 noeuds. Si le vent ne se renforce pas nos beaux calculs sont déjà faux. 23h, je dors dans ma couchette avec la toile anti-roulis. Dehors la pluie qui tombe dru me réveille un peu. Il n'y a pas de rafales, tant mieux, je ne suis donc pas obligé de sortir donner un coup de main pour réduire la voilure. Je laisse donc à mon frère le plaisir du ciré et de l'eau qui ruisselle dans les chaussures. Pourvu que cette pluie s'arrête avant mon quart. Je me rendors, heureux. (cliquer sur les photos pour les agrandir)
Samedi 19 avril Eclairs 14h, Onézif est amarré pour 40 dollars US la nuit dans le Virgin Gorda Yacht Harbour. Autour quelques magasins offrent l'indispensable pour les navigateur (mini market, boutiques de souvenirs, bars et restaurants). A proximité des joueurs, pantalon blanc et polo orange, disputent un match de cricket. Dollars Dimanche 20 avril 2003 A la revoyure (note 1) note 1 : expression du Berry signifiant : « au plaisir de vous revoir ». Dans le midi on entend souvent « à plus ». Ø Nouvelles suivantes |
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