La lettre d'Onézif , croisière aux Antilles

(Lettre n° 3 - 1er Juillet 2002)

Quelques jours après l'arrivée à Bridge Town, capitale de la Barbade, Onézif et son équipage mettront le cap sur Grenada (La Grenade), c'est l'île des Petites Antilles située la plus Sud. Cent trente milles séparent les deux îles, l'équivalent d'une traversée Porquerolles - Bonifacio. Dans cette deuxième île, le voilier ancrera probablement à Clarke's Court Bay, le long de la côte Sud. Les trois navigateurs transocéaniques y paresseront plusieurs jours avant de contourner le cap de Saline Point et de profiter des mouillages de la côte Ouest.

A partir de la Grenade, jusqu'au début du voyage de retour, les étapes seront courtes et diurnes, souvent de simples sauts de puces. Onézif cherchera, autant que possible, à sortir des sentiers battus. Après la Grenade, le voilier ancrera à Canouan, Carriacou, Union, Mayereau et le fabuleux labyrinthe des Tobago Cays composé de cinq îlots et de multiples bancs de coraux, Canouan, Mustique, Bequia, St Vincent, la Martinique. Après un bon séjour sur cette dernière, la route s'allongera vers le Nord-Ouest. Onézif fera escale à Dominica (La Dominique), la Guadeloupe et ses inséparables joyaux de Marie Galante et de l'archipel des Saintes. Après, la route passera à Montserrat, Antigua, Nevis, St Kitts, Statia, Saba, Saint Barthélemy, l'île franco-hollandaise de Saint Martin, Anguilla, puis les îles Vierges Britanniques. La dernière île visitée avant le voyage de retour sera probablement, lors d'une simple halte, la petite île d'Anegada.

L'Arc Antillais
Onezif - L'Arc Antillais (carte)
 
Le trajet, décrit dans cette lettre et dans les deux précédentes, constitue le plan directeur de notre croisière 2002-2003. Avec le planning que vous avez déjà reçu, vous devez pouvoir programmer votre voyage à la Martinique, où à la Guadeloupe, si vous désirez nous faire le plaisir de nous y retrouver.

Maintenant, pour mieux imaginer le déroulement du voyage, il est opportun d'aborder quelques sujets comme la marche du bateau, la vie en mer, l'alimentation, la sécurité, la santé.

La marche du bateau.

Onézif étant un voilier son mode de propulsion principal est le vent. Les vents forts et les mers agitées se négocient exclusivement avec l'aide des voiles.

Le moteur, dit auxiliaire, prend toute son importance lors de la phase ultime d'atterrissage sur une île. Il permet aussi de recharger les batteries qui sont la seule source d'énergie électrique pour l'électronique de bord et l'éclairage des feux de route. Une éolienne participe, en plus, à la charge des batteries. Pour la traversée Canaries - Antilles, 130 à 150 litres de gasoil seront embarqués, environ 90 heures de fonctionnement.

Une fois éloigné des côtes il n'est plus question de s'arrêter et de jeter l'ancre, d'ailleurs le sol est à plusieurs centaines si ce n'est plusieurs milliers de mètres sous la surface de l'eau. Il faut tailler sa route et donner la priorité à la marche du bateau. Les distractions, les repas et même le repos passent après les manoeuvres de voiles et la surveillance de la route.

La vie en mer est rythmée par les quarts et les taches domestiques. De jour, la navigation, les manoeuvres et la veille, s'organisent sur le mode du volontariat. La nuit impose des quarts et une organisation rigoureuse. A trois, les quarts se dérouleront de la manière suivante : 20 heures - minuit , minuit - 4 heures, 4 heures - 8 heures.

L'équipier de veille est responsable de sa propre sécurité, de celle d'Onézif et des autres membres de l'équipage. Il a les yeux grands ouverts et les oreilles en éveil. Tous les quarts d'heures afin d'éviter les collisions, il effectue un tour d'horizon rigoureux pour repérer les bateaux éventuels. Il profite de ce moment pour observer attentivement l'évolution du ciel et des nuages. Chaque heure il note dans le journal de bord la position du bateau et les conditions météorologiques. Le responsable du quart est en permanence attentif aux réglages des voiles, il doit réveiller un équipier si des manoeuvres sont nécessaires.

De nuit tous les déplacements sur le pont se font en étant assuré par un harnais de sécurité relié à câble solidaire du bateau et appelé ligne de vie. Dès que le vent monte le harnais et la brassière de sauvetage deviennent obligatoires.

 

Bonne pêche : une bonite de 5 kilos. Onezif - pêche d'une belle bonite
La vie en mer.

Ayant satisfait aux exigences de la marche du voilier, l'équipage peut s'occuper un peu de lui. Les repas sont pris en commun, c'est le moment de se retrouver et de bavarder. La cuisine et la vaisselle sont fait à tour de rôle, ou suivant les envies de chacun.

Les activités du début de matinée sont consacrées au bateau. Le matériel et les voiles utilisés la nuit sont rangés, les cordages lovés. Ensuite il faut inspecter la voilure, le mat, le gréement, les cordages et aussi tout ce qui peut se dévisser. Les réparations sont effectuées sans attendre. Le pont et le cockpit sont lavés. L'intérieur du bateau est rangé et nettoyé. L'équipage peut alors penser à sa toilette et au lavage de son linge.

Les distractions, au sens terrien du terme sont la lecture, la musique, l'écriture, le dessin, la peinture, les conversations, les jeux de société, la gymnastique, la pêche, la photo, ne rien faire, etc.

 

L'alimentation.

La base des repas est constituée de pâtes, de riz, de pommes de terre, de semoule, agrémentés de viande (lorsqu'il y en a), d'oeufs, de poisson, de charcuterie séchée. Les conserves sont omniprésentes. L'équipage pêche à la traîne et compte sur cet apport en protéines fraîches pour améliorer l'ordinaire. Oignons, choux, salades, légumes et fruits, amènent des vitamines indispensables. Du lait et du fromage sont consommés chaque jour. Le pain, cuit régulièrement dans le four, fait le régal des marins. Enfin la cave d'Onézif alimente hommes et femme en breuvage revigorant.

Onézif compte emporter 200 litres d'eau pour la boisson et la cuisine, 180 kilos de nourriture, 30 litres de lait, 45 bouteilles de vin rouge ou blanc.

Chacun des trois membres d'équipage espère, secrètement, perdre quelques kilos. Ils verront bien à l'arrivée.

La sécurité.

La sécurité est le souci permanent sur Onézif. En plus d'un bateau bien équipé, d'un équipage prudent et expérimenté, des équipements sont prévus en cas d'urgence. Malgré cela la première règle à observer, celle qu'il ne faut pas transgresser, est de ne jamais abandonner un navire qui flotte.

En dernier recours un radeau de survie est à demeure sur le pont, protégé dans son conteneur. Pour le mettre en oeuvre il suffit de le lancer tel quel dans l'eau, sachant qu'un cordage le relie au bateau. Une fois à l'eau on tire énergiquement sur ce cordage qui déclenche une bouteille d'air comprimé. La pression fait sauter le cerclage du conteneur, le radeau se gonfle, prêt à accueillir 6 personnes. Ce pneumatique contient du matériel de base dont de l'eau, un peu de vivres, des fusées rouges, de quoi pêcher, etc.. A cet équipement il est prévu d'ajouter 20 litres d'eau en jerrican plastique et un bidon étanche, renfermant une VHF et un GPS portables, une carte, des vivres, des médicaments et d'autres objets utiles.

La santé.

Avant de partir chaque équipier d'Onézif consultera son médecin et son dentiste. Il emportera une réserve suffisante de médicaments spécifiques, car hélas chacun a ses petites misères. Un guide de médecine, écrit pour les navigateurs par le docteur Jean-Yves CHAUVES, se trouve dans la bibliothèque technique du bateau. Il permettra, avec la pharmacie de bord, de traiter les besoins imprévus des marins.

Onézif espère vous avoir intéressé au périple transatlantique que son équipage va entreprendre. Il aimerait vous voir nombreux, début 2003, aux Antilles. Pour les réservations d'avion, à prix réduit, il faut s'y prendre le plus tôt possible à partir du mois d'août. Pour le moment, il vous donne rendez-vous aux Embiez, vers le 15 octobre 2002, pour assister au grand départ.

A bientôt pour notre départ.

   Onézif

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